En revenant de m’esbatre au pont troquard
Grand chere pasté delard
Mais il n’est que le vin vieux
J’ay rencontray un simple Elephant tortu,
Et mon amy ou vas tu
Qu’au Dyable les envieux,
Il n’est que Paris,
Pour les Ratz & les Souris
Denicher de leurtaniere,
Souvent en esté
Le vieil Regnard se morfont
Devinez quelz gents se sont.
Il faict bon voir tous ces gentilz perroquetz
Qui maintenant sont muetz
Ainsi qu’un singe cornu,
Au demourant du grand mirabilia
Du Turc sçay tu qu’il y a
Il est Laquays devenu,
Par brides à vaux
Tout ainsi comme pourceaux
Sont happez les chats sans moufles
Vieil fert vieux houseaux
Voicy du noir à noircir
Mais gardez vous de vessir.
Hazard de nuict de douze & de dixneuf
Du reste de Chasteauneuf
Il my souvient bien encor’
Et puis apres la victoire à Moncontour
En fin chascun a son tour
Tout qui reluyt n’est pas or,
Dieu nous gard de mal
Bon faict voir de l’Admiral
La belle metamorphose,
Le porc est sans groin
Qui monte plus qu’il ne peult
Descend plus tost qu’il ne veult.
Je veille & dors j’ay les yeux tous esbloys
Jour & veille sainct Loys
Fut à jouer au plus fin.
On crie tant Noel qu’en la fin il vient
Le peuple content se tient
Mais par trop cher est le vin
Ilz ont eu le sault
Pilles & Rochefoucault
N’en diront mot ny la place,
Approchez Ramus,
Subtil comme un hanneton
De bon jour ma Janneton.
Plus beau chemin pour c’est heure je ne voys
Qu’aller au Lac Genevoys,
On y grenoille à plaisir
J’ay rencontray pres montfaucon un mouchart
Vestu comme un canard
Coiffé de la peau d’un Ours
Soyez huguenotz
A ceste foys si devotz
Car le Roy vous le commande,
Ne vous saignez point
S’en ait faict & je m’en ry
Ou dyable est Montgommery.
J’ay à Rouen au beau milieu de Berry
Laissons à part la Rabioulle en perigueux
Que dirons nous de ces Gueux,
De flandre des-orenges
Bon faict voller non par trop bas ne trop hault,
Ilz s’en sont fuys de Henault
Et sont en Gueldres rengez
Mais si bien ne font
De nous credit ilz auront
Venir au chant de maistre hugues
O quelz compagnons,
Mais je vous pry gardons nous
De ces gens parlans si doulx.
Dans le cerveau d’un gros ciron escorché
Un Thoreau estant caché
Fut surprins d’un Lymasson
Entonné un antechrist
Tout eschauffé de Cresson,
Dieu gard Orleans.
Car pas on ne dort leans
Pour faire de l’estuvée,
De cefins minons
Qui ayans mangez le lardz
Font si bien du papellardz.
Bon jour bon soir quoy que dict on de nouveau
Je n’ay plus mal au cerveau
Voyant de si bons Fallots
La my Caresme est sur le bord des Angloys
Mardy gras au Escossoys
Vivent les Bretons Galloys
Qui veult bien faulter
En riant se faut frotter
Le nez avec la motarde,
Baisant Perrichon
Hé dieu que je me souz ris
De voir tant de bons marys
Le curedent de Gaspard de Coligny,
A propos de Theligny
Morremer n’en parle plus,
Pour prendre au bric des sanglieres & de pourceaux
Et pour bien seuvrer des veaux
Paris est la fine glus,
Tremblez Rocheloys,
Car il vous convient les Loys
Du noble Roy Charles prendre,
Sancerre tremblez,
Du brief vous aurez l’assault
Adieu vous dy Briquemault.
Beze est transy tout confus & estonné
Quoy qu’il se saict cantonné
Pres du puant Lac reclus,
Que n’ouvrez vous voz garniers & vos Celliers
Gros marranes Usuriers
De cherté sommes perclus
Un peu de charbon
Et du souffre & du chardon
Ce seroit bien fine espice,
Quiconque ne peult
Aborder comme lendit
La Guibray voyse au Landy.
Sus compaignons que tous chascun soit content
Chantons & rions d’autant
Le bon temps nous vient revoir
Puis que Regnards tygres Loups et Louveteaux
Servent de pontz & batteaux,
Pensez qu’il les faict bon voir,
Brebis & moutons,
Paissent fleurs herbes boutons
En paix & toute asseurance
Dont loué soit Dieu,
Le Roy & le sang Royal,
Et tout leur conseil loyal.
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